SURPOIDS ET FERTILITÉ
On parle de surpoids ou surcharge pondérale dès que l’indice de masse corporelle (ou IMC) est supérieure à 25 et d’obésité à partir de 27.
Cet indice se calcule de la façon suivante :
A) L'obésité est-elle un facteur d'infertilité ?
Vous avez sûrement dans votre entourage des femmes en surpoids qui ont déjà eu des enfants ou qui sont enceintes. Obésité ne signifie donc pas infertilité, cependant il est clair qu’elle accroît le risque d’infertilité.
Un IMC supérieur à 27 multiplie par 3 le risque d’absence d’ovulation et même chez les femmes en simple surpoids (IMC entre 25 et 27), le risque relatif est également augmenté (il est multiplié par 1,2).
Ce sont les surcharges pondérales avec augmentation du rapport tour de taille / tour de hanches qui sont le plus souvent associées à des troubles de l’ovulation. Dans cette population, la fréquence du syndrome des ovaires micro-polykystiques est également plus forte.
B) Comment l'obésité peut-elle interférer avec la fertilité ?
Chez les patientes obèses, il existe des perturbations du fonctionnement de l’hypothalamus (voir le chapitre sur l’appareil génital féminin) secondaire, entre autre, à un excès de leptine. L’hypothalamus stimule moins bien l’hypophyse, ce qui entraîne une diminution des taux de FSH et LH (sauf en cas de syndrome des ovaires micro-polykystiques où l’on retrouve une augmentation de la LH, indépendamment de l’IMC). Cela provoque un défaut de stimulation des ovaires, favorisant les troubles de l’ovulation.
Il existe par ailleurs, surtout chez les patientes ayant une répartition androïde du surpoids (augmentation du rapport taille / hanches) une insulino-résistance, c’est-à-dire une résistance accrue des cellules à l’insuline, et une hyper-insulinémie (augmentation de la concentration d’insuline dans le sang). Cela a pour effet de diminuer la concentration de SHBG (protéine qui transporte les hormones sexuelles), d’augmenter la sécrétion d’hormones mâles ou androgènes (hyperandrogénie) et d’œstrogènes (par le biais de la transformation des androgènes en œstrogènes dans le tissu graisseux.
C) Et chez l'homme ?
Il existe également des déséquilibres hormonaux avec une diminution significative du rapport testostérone / œstradiol (les hommes obèses ont moins d’hormones mâles et plus d’hormones féminines).
Cela peut favoriser les troubles de l’érection et altérer le sperme aussi bien quantitativement que qualitativement.
Il existe par ailleurs une augmentation de la proportion de spermatozoïdes présentant une altération de leur matériel génétique (augmentation de l’index de fragmentation de l’ADN), probablement par augmentation de la température des testicules.
D) Obésité et complications de la grossesse
Les femmes en surpoids ont trois fois plus de risque de faire une fausse-couche, et les risques de pathologies pendant la grossesse sont également majorés (Hypertension Artérielle ou HTA, diabète de grossesse, malformations congénitales...).
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De plus, il semble dorénavant acquis que le poids du bébé est intimement lié au poids de la maman ainsi qu'à son IMC avant la grossesse.
Encore de bonnes raisons de perdre du poids avant la grossesse ! E) Effets de la perte de poids sur la fertilité
La perte de poids permet une amélioration de nombreux paramètres de la fertilité. Plusieurs travaux ont montré que la réduction pondérale permet le retour de cycles normaux chez une grande partie des femmes obèses qui n’ont pas d’ovulation, et l’obtention de grossesses spontanées.
La perte de poids n’a pas besoin de situer le poids final dans les normes pour avoir un effet bénéfique sur les chances d’ovulation, ainsi une perte de poids de l’ordre de 5% entraîne déjà une amélioration significative des cycles.
F) Traitement de l'infertilité et obésité
L’excès pondéral interfère avec les différents traitement de l’infertilité et leurs résultats. Les doses efficaces de citrate de clomifène ou de gonadotrophines (cf les produits de stimulation de l’ovulation) sont plus élevées ; le délai d’obtention d’une ovulation est plus long, le pourcentage sous citrate de clomifène est inférieur chez les patientes obèses. En FIV, les résultats sont discordants mais la plupart des études montrent un effet délétère de l’obésité sur les résultats de la FIV : la diminution du taux d’implantation et de grossesse clinique serait due d’une part à une moindre qualité ovocytaire et donc embryonnaire et d’autre part à une altération de l’endomètre, liée à un environnement endocrinien et métabolique défavorable.
Alors, si vous êtes convaincu(e) et décidé(e), si vous souhaitez vous donner les meilleures chances d’obtenir une grossesse et l’amener à terme, rendez-vous plus”légère” ou “léger”. La maîtrise du poids, et elle seule, a le poids suffisant pour équilibrer la balance ... (cf page mieux vivre l’infertilité).
LE SPORT ... C'EST BON POUR LA FERTILITÉ MAIS ATTENTION AUX EXCÈS
Vous savez déjà que l’exercice physique est bon pour la santé de votre organisme et de votre esprit, mais savez-vous qu’une pratique sportive modérée peut également vous aider à procréer ?
La pratique sportive permet de réduire les graisses, ce qui peut changer beaucoup de choses chez certaines femmes.
Le rapport entre graisses, œstrogènes et fertilité est clairement connu. Étant donné que 30% des œstrogènes proviennent des cellules graisseuses, il est bien évident qu’un excès (ou un manque) de graisse peut avoir une influence négative sur l’équilibre hormonal, et diminuer de fait vos chances de grossesse. Un taux inférieur de 10 à 15% seulement à la normale peut contribuer à engendrer une infertilité.
Une pratique sportive modérée mais régulière peut permettre de brûler le surplus de graisses et d’améliorer ainsi la fertilité, la santé cardiaque et l’énergie physique. Et qui dit bien être dit bye bye le stress et bonjour la libido.
Si vous ne faites pas de sport régulièrement, commencez par inclure progressivement l’activité physique dans votre quotidien. Vous pourrez ensuite progresser jusqu’à un niveau de pratique régulière. Concernant la fréquence, pourquoi ne pas accorder en moyenne 2 fois 45 minutes par semaine à son activité. Si vous avez par contre besoin de diminuer votre taux de graisse, vous pouvez aller jusqu’à 30 minutes d’exercice par jour, 4 à 5 fois par semaine.
Privilégiez les sports qui font travailler l’endurance comme la marche, le footing, le vélo ou la natation par exemple.
Ne tombez pas dans l'excès !!
Certaines femmes qui pratiquent intensément ou à haut niveau des disciplines exigeantes comme le marathon, le culturisme, la gymnastique ou la danse peuvent souffrir de troubles de l’ovulation pouvant aller jusqu’à une absence de règles. Cela est lié à une insuffisance de masse grasse ainsi qu’au stress auquel le corps est soumis. Dans la plupart des cas, le cycle redevient normal avec la diminution de l’entraînement.
Et chez les hommes ?
Une étude scientifique a démontré que certaines pratiques trop assidues comme le vélo auraient une incidence sur la fertilité masculine.
D’une manière générale, le conseil à donner aux hommes est de ne pas avoir une activité trop prolongée et de limiter les vêtements trop serrés. Cela peut entraîner une augmentation de la température des testicules et donc des effets néfastes sur les spermatozoïdes.
L’exercice physique en pratique : 10 astuces pour commencer ...
- Partez à pied ou en vélo plutôt qu’en voiture pour de petits trajets.
- Garez votre voiture un peu plus loin que votre destination.
- Descendez du bus (ou prenez-le) à l’arrêt précédent (ou suivant).
- Prenez les escaliers plutôt que l’ascenseur.
- Faites de l’exercice pendant que vous regardez la télévision (les vélos d’appartement sont parfaits pour cela, mais il n’est pas non plus indispensable de disposer d’un équipement sportif).
- Au travail, prenez des pauses pour faire quelques pas tous les jours.
- Allez vous promener avec un(e) ami(e) avant ou après le déjeuner.
- Vous pourriez aussi perdre “accidentellement” les télécommandes de la télé, du magnétoscope, etc ...
- Restez au lit 10 minutes de plus...le stress d’arriver en retard au travail vous aidera à marcher plus vite ...
LES EFFETS DE LA CHALEUR SUR LE SPERME | | | Les spermatozoïdes détestent la chaleur ; c’est pour cette raison que les testicules sont situés dans les bourses, à distance du corps, où la température est inférieure de 2 à 4 degrés à celle de l’organisme. L’augmentation de la température au niveau des testicules, même d’un ou 2 degrés, peut altérer la production et la qualité des spermatozoïdes. |
Il faut donc essayer de limiter au maximum toutes les situations susceptibles d’accroître la production de chaleur :
- les saunas et les hammams, les bains, les jacuzzis très chauds.
- les positions assises de longues durées, surtout avec les jambes croisées, les sièges chauffants des voitures (chauffeur routier).
- le port de vêtements trop serrés (caleçons, jeans serrés), les matières synthétiques. Préférez donc les pantalons larges, les caleçons amples, de préférence en coton.
- certains sports comme le vélo.
- la chaleur dégagée par un ordinateur portable posé sur les cuisses. L’abus d’usage du téléphone portable également est à proscrire (l’effet pourrait venir des radiations électromagnétiques que les appareils émettent ou de la chaleur qu’ils génèrent). Évitez en particulier de garder votre portable à proximité de l’aine, accroché à la ceinture ou dans la poche.
- une fièvre élevée et prolongée, quelle qu’en soit la cause.
- les métiers entraînant une exposition répétée à la chaleur : boulangers, cuisiniers, métallurgistes, blanchisseurs...
Alors mesdames, si vous voulez booster ses spermatozoïdes, garder votre homme “au frais”, car là aussi, bonne nouvelle, les effets toxiques de la chaleur sont réversibles !
L'EXPOSITION AUX PRODUITS TOXIQUES
Nous sommes sans le savoir, en permanence en contact avec de nombreux produits dont certains peuvent avoir un effet négatif sur la fertilité : ils sont dits reprotoxiques.
L’effet peut se manifester tant chez la femme que chez l’homme, mais il semble plus marqué chez l’homme.
Ainsi en un peu moins de 50 ans, tandis que la production mondiale de produits chimiques a augmenté de 85%, la quantité de spermatozoïdes au ml a diminué de 50% et l’incidence du cancer du testicule a augmenté de 50%.
L’exposition peut se faire en respirant (par exemple l’air contenant des solvants), en mangeant (par exemple la nourriture contenant des pesticides), en buvant (par exemple l’eau provenant de tuyaux de plomb) ou en touchant par exemple des surfaces nettoyées avec des produits toxiques.
A) Les reprotoxiques peuvent être responsables :
- de difficulté à concevoir
- d’une augmentation du risque de fausse couche ou de mort fœtale pendant la grossesse
- d’anomalies congénitales
- d’effets sur les enfants à long terme
Un produit reprotoxique peut avoir un effet transitoire à court terme ou un effet permanent à long terme.
B) Comment agissent les produits reprotoxiques ?
- Certains produits peuvent avoir un effet néfaste sur la libido ou le comportement sexuel
- Certains produits présents dans le liquide séminal peuvent perturber la mobilité des spermatozoïdes
- Certains composés chimiques se comportent comme des perturbateurs endocriniens qui peuvent interférer de deux manières : en imitant l’action des hormones du corps et en se fixant à ses récepteurs qui se trouvent à la surface de nos cellules, ou alors, en perturbant le transport, la dégradation et l’élimination des hormones de notre organisme.
En imitant les œstrogènes (action œstrogène like), ces substances perturbent le développement des organes génitaux masculins et la formation des spermatozoïdes. Certains perturbateurs endocriniens peuvent à l’inverse contrarier l’action des hormones (action anti-androgène ou anti-œstrogène).
Certains de ces produits sont regroupés sous le terme de polluants organiques persistants (POP) ; leur point commun est de persister très longtemps dans l’environnement.
- Enfin certains produits peuvent avoir une toxicité directe sur les cellules reproductrices et entraîner des anomalies chromosomiques ou des altérations de l’ADN.
C) Comment est-on informé qu'une substance est reprotoxique ?
Une substance classée par l’Union Européenne comme dangereuse pour la reproduction doit être étiquetée avec un symbole de danger et une phrase de risque spécifique.
Ces substances sont classées en 3 catégories :
- Catégorie 1 (Repr. cat. 1) : substances connues pour altérer la fertilité ou provoquer des effets toxiques sur le développement dans l’espèce humaine.
- Catégorie 2 (Repr. cat. 2) : substances devant être assimilées à des substances altérant la fertilité ou à des substances causant des effets toxiques sur le développement dans l’espèce humaine.
- Catégorie 3 (Repr. cat. 3) : substances préoccupantes pour la fertilité dans l’espèce humaine et substances préoccupantes pour l’homme en raison d’effets toxiques possibles sur le développement dans l’espèce humaine.
Les dangers sont signalés par des pictogrammes et des phrases de risques sur les produits :
Actuellement 247 substances sont officiellement classées toxiques pour la reproduction dont 21 en catégorie 1 (2 R60 et 19 R61), 101 en catégorie 2 (33 R60 et 68 R62) et 125 en catégorie 3 (83 R62 et 42 R63) : on trouve 15 dérivés de plomb pour l’ensemble des catégories.
Ce nombre de 247 doit être relativisé par le fait que de très nombreuses substances n’ont jamais été testées vis-à-vis de la reproduction (95% des substances nouvelles, actuellement mises sur le marché, ne disposent d'aucunes données expérimentales concernant la toxicité sur la reproduction).
Le nouvel étiquetage : Système Général Harmonisé (SGH)
Un nouveau système de classification et d’étiquetage des produits a été élaboré au niveau international et il est destiné à devenir le système unique de classification et d’étiquetage à l’échelle mondiale. Une grande partie des recommandations («modules») du SGH seront reprises dans le règlement européen “SGH” (appelé règlement CLP) et mises en œuvre probablement en 2008 pour devenir obligatoires pour les substances en 2010, et pour les mélanges, mi 2015.
Pour la classe de danger «Toxicité pour la reproduction», le SGH prévoit :
D) Voici une liste de produits reprotoxiques ainsi que quelques mesures pour en réduire l'exposition
◊ Les plastiques
- Les phtalates : ce sont des perturbateurs endocriniens très actifs. Ils sont utilisés pour assouplir les articles en polychlorure de vinyle (PVC), mais aussi pour renforcer l’effet des adhésifs et la tenue des pigments dans la peinture ou dans d’autre matériaux. On en trouve dans les bottes, les imperméables, les rideaux de douche, le matériel médical, les peintures, les adhésifs, les colles, les encres ... On en trouve aussi dans les cosmétiques et énormément dans les emballages et les sacs plastiques.
Depuis 1999, ils sont interdits dans les articles de puériculture et les jouets pour enfants, ainsi que dans les films alimentaires, les sacs de congélation et, d’une manière générale, dans les emballages rigides ou souples utilisés dans l’alimentation. La loi n’est malheureusement pas toujours respectée comme le prouvent les tests. A noter cependant que tous les phtalates n’ont pas la même toxicité, le plus dangereux étant le DEHP (catégorie 2).
- Le Bisphénol A : il est utilisé dans les plastiques et les résines. On le trouve notamment dans les revêtements intérieurs des boites de conserve, les CD et DVD et même certaines résines utilisées par les dentistes. Le Bisphénol est actuellement interdit, mais seulement dans la fabrication des biberons !
- Le 4-n-nonylphénol : il intervient dans la fabrication de nombreux plastiques (agent “antivieillissement”) et dans les détergents. On peut le retrouver également dans des pesticides (comme surfactant).
- Les PCB (biphenyls polychlorés) : utilisés comme isolants inifuges pour le bois et le plastique, comme additifs pour peintures, mais aussi dans les encres et les alkylphénols que l’on trouve dans les détergents. Ils étaient utilisés jusqu’à la fin des années 1970 dans la fabrication de métériels électriques comme les transformateurs, les échangeurs de chaleur, les systèmes hydrauliques. Ils sont actuellement interdits mais n’ont pas disparu de la planète !
Que faire ? : réduisez vos achats de matériaux de construction ou d’ameublement, de meubles et de jouets à base de vinyle.
Minimisez les contacts entre aliments et plastiques. Conservez si possible la nourriture dans des contenants de verre ou de métal. Utilisez moins de films d’emballage en plastique.
Ne chauffez pas les aliments dans des récipients ni des emballages en plastique, en particulier au micro-ondes. Même si le mode d’emploi indique que c’est fait pour, mettez les aliments dans une assiette, en attendant que les fabricants démontrent l’innocuité de leurs barquettes.
◊ Les cosmétiques
- Les phtalates : de nombreux cosmétiques en contiennent (déodorants, shampoings, vernis à ongles, parfums et autres crèmes pour le corps)
- les parabènes : ce sont des conservateurs de synthèse parmi les plus utilisés. Ils sont identifiables sur les étiquettes sous les noms de méthylparaben, ethylparaben, propylparaben, isobutylparaben, butylparaben et benzylparaben. Certains esters de cet acide sont des perturbateurs endocriniens.
- Le phenoxyethanol : c’est également un conservateur ; il s’agit d’un ether de glycol donc d’un solvant.
- l’EDTA et ses sels de sodium
Que faire ? : lire les étiquettes et apprendre à sélectionner les produits en fonction de leur composition. Un bon moyen de choisir, c’est de viser la composition la plus courte !
Vous pouvez également vous aider des labels suivants :
Quelle crème solaire choisir ? : Certains produits solaires contiennent des filtres UV qui sont des perturbateurs endocriniens très actifs.
Celui qu’il faut apprendre à repérer, car le plus toxique, c’est le 4 methylbenzyliden camphre (4-MBC). Evitez également si possible les produits suivants : le benzophenon-3, le benzophenon-4, les homosalates (HMS), le 3-benzyliden camphor (3-BC), l’octyl dimethyl PABA, l’octyl methoxycinnamate (OMC).
Le mieux pour appliquer le principe de précaution, c’est d’opter pour des crèmes solaires qui ne contiennent aucun filtre chimique. Il en existe peu pour l’instant, car certaines laissent parfois un petit film blanc sur la peau que les consommateurs n’aiment pas. C’est pourtant un petit inconvénient pour un gros avantage : les crèmes de ce groupe protègent du soleil au moyen de filtres organiques inertes ; il s’agit d’oxyde de zinc et d’oxyde de titane.
A noter que les filtres UV chimiques ont été interdits dans les rouges à lèvres mais on en trouve encore ; le mieux est de lire attentivement la composition.
◊ Les pesticides
On connait de longue date les effets délétères des pesticides. Nombre d’entre-eux sont aujourd’hui étiquetés comme perturbateurs endocriniens. Certains sont bien sûr interdits, à l’image du DDT. Citons dans les produits à éviter : le chlordécone, le vinchlozoline et l’atrazine.
Que faire ? : bannissez les pesticides de la maison et du jardin. Si votre voisin est un obsédé du gazon anglais, fuyez quand il traite. On répand proportionnellement plus de pesticides dans les golfs, les jardins et potagers privés que sur les cultures ! Limitez les insecticides dans la maison. Attention aux diffuseurs électriques. Ici, pas de risque de malaria, une piqûre de moustique n’est pas grave. En revanche, ces produits ne sont pas testés sur le plan toxicologique. On ne sait rien de leurs effets hormonaux.
◊ Les métaux lourds
- le plomb : poterie, céramique, peinture, pesticides, plomberie, soudure ...
- le mercure : dentisterie, céramique, piles, pesticides, photographie, soudure ...
- le manganèse
- le cadmium : présent dans les batteries de voiture, l’essence, le mazout, la fumée de cigarettes
Que faire ? : si votre maison est un peu ancienne, méfiez vous de la présence de plomb dans les peintures. Ne jamais gratter, ni utilisez de ponceuse électrique pour enlever la peinture au plomb. Il vaut mieux repeindre par-dessus ou recourir à un professionnel.
◊ Les solvants, peintures et produits d'entretien
Peintures, cires, nettoyant pour vitres, détergents, laques, vernis ... Vous ne le savez peut-être pas mais beaucoup d’entre eux contiennent des éthers de glycol. Ces substances chimiques se dissolvent à la fois dans l’eau et dans les graisses et, de ce fait, peuvent facilement traverser la peau. Ces solvants organiques sont également très volatiles et peuvent donc aisément être inhalés.
Tous les éthers de glycol n’ont pas la même toxicité puisque chaque dérivé possède des propriétés particulières. Leur nocivité est fonction du métabolisme : certains sont simplement irritants tandis que d’autres altèrent directement la fonction de reproduction ! Heureusement, ces derniers sont de moins en moins utilisés.
A éviter également, les PBDE (polybromodiphénylethers) plus connus sous le qualificatifs de retardateurs de flammes, utilisés dans l’industrie du meuble, textile ou les composants électriques.
Que faire ? : à l’heure actuelle, il est très difficile de savoir si un produit donné contient des éthers de glycol et lesquels, à partir de l’étiquetage.
Les précautions à prendre sont les mêmes pour la plupart des produits chimiques :
- le port de gants est toujours recommandé pour toute manipulation de produits chimiques
- concernant l’application de peintures ou de vernis, il est recommandé de bien aérer les locaux
- et d’une manière générale éviter dans la mesure du possible de vous exposer aux produits chimiques que cela soit par voie cutanée ou respiratoire, et ce surtout de façon répétée ou prolongée. Evitez en particulier les produits de nettoyage à sec et les dissolvants pour vernis à ongles à base d’acétone.
Vous pouvez également vous aider des pictogrammes de risque figurant sur les emballages.
Une petite astuce assez simple : un lavage à l’eau chaude des nouveaux objets ou tissus peut faire disparaître la plupart des résidus chimiques.
◊ L'alimentation
Que faire ? : il existe des perturbateurs endocriniens naturels, c’est le cas des phytoœstrogènes. Les principales sources dans l’alimentation sont les produits à base de dérivés de Soja, donc réduisez leur consommation.
Limitez la consommation de poissons gras provenant de régions très contaminées comme la mer baltique et ceux issus d’élevage ainsi que la graisse animale. Dans la chaîne alimentaire, c’est la destination finale des produits chimiques. Avec la viande et le fromage, ce sont les principales sources de contamination humaine par la dioxine.
Evitez chaque fois que possible les conservateurs, en particulier les parabens (E214 à E219 utilisés pour les boissons sucrées, sirops, conserves, conserves).
Soutenir l’agriculture biologique est un bon moyen de préserver l’eau et l’environnement ... et votre santé !
Que dit la réglementation ?
- des mesures d’interdiction : les préparations contenant 0,5% ou plus de substances classées reprotoxiques de catégorie 1 et 2 sont interdites à la vente au consommateur.
- des mesures relatives à l’étiquetage : les préparations contenant des substances classées reprotoxiques de catégorie 1 et 2, à une concentration minimale de 0,5% ou de catégorie 3, à une concentration minimale de 5% doivent présenter un étiquetage informant sur les danger.
- des mesures pour les travailleurs : il existe une réglementation concernant les agents cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (agents CMR) qui est désormais la plus contraignante en Europe. Elle impose :
- l’obligation de substitution d’un agent CMR par un produit non dangereux ou moins dangereux, sauf impossibilité technique
- l’obligation d’un suivi médical renforcé et l’organisation de la traçabilité des expositions
- l’interdiction d’exposer des femmes enceintes ou allaitantes (mais elles uniquement) aux agents reprotoxiques.
Pour de plus amples renseignements n’hésitez pas à contacter votre médecin du travail et à consulter le site du ministère du travail.
SE MÉFIER DES MÉDICAMENTS
L’utilisation de médicaments doit toujours être réfléchie, en effet certains médicaments, qui vous semblent anodins, peuvent avoir un impact sur votre fertilité.
Il n’est cependant pas question de les arrêter brutalement mais de réévaluer leur nécessité et éventuellement de les remplacer par d’autres produits ayant moins d’impact.
De nombreux médicaments peuvent faire augmenter le taux de Prolactine (hormone responsable de la montée de lait) ; hors un excès de Prolactine peut chez la femme être responsable de troubles de l’ovulation et chez l’homme d’une baisse de la libido et d’une altération du sperme (essentiellement une oligospermie, c’est-à-dire une diminution du nombre de spermatozoïdes).
Parmi ces médicaments, on peut citer : certains antidépresseurs, neuroleptiques, certains médicaments contre l’hypertension (Aldomet), contre les nausées (Primpéran, Motilium) et un antiulcéreux (le Tagamet).
A) Chez la femme
Les anti-inflammatoires sont à éviter en période d’ovulation car ils agissent sur les prostaglandines qui jouent un rôle dans la contraction de l’utérus.
B) Chez l'homme
De nombreux médicaments peuvent perturber directement la fabrication des spermatozoïdes : - Le Propecia, utilisé contre la chute des cheveux
- certains antihypertenseurs (les ß bloquants, le Catapressan), les diurétiques (Aldactone)
- certains antibiotiques
- les médicaments contre le cholestérol (Lipanthyl, Zocor, Lipur, Vasten)
- certains antiépileptiques (Di-hydan, Dilantin), le Lithium
Chez l’homme, certains médicaments peuvent également générer une baisse de la libido ou entrainer des troubles de l’éjaculation (absence d’éjaculation ou éjaculation vers la vessie).
Les stéroïdes anabolisants pris par certains sportifs peuvent entraîner une baisse de la sécrétion d’hormones mâles et une atrophie testiculaire ; cela induit une diminution voire une suppression de la production de spermatozoïdes. La plupart du temps les effets sont réversibles à l’arrêt de ces drogues.
On a également démontré que l’utilisation de certains lubrifiants peut nuire à la qualité des spermatozoïdes.
LA FRÉQUENCE DES RAPPORTS SEXUELS
| | | Il suffit d’une fois pour être enceinte ! C’est vrai, cela peut arriver, mais il faut souvent de nombreuses tentatives avant de commencer une grossesse, et la fertilité est d’autant meilleure que les rapports sexuels sont plus nombreux. |
Ainsi, en l’absence de pathologie, les chances de grossesse en 6 mois passent de 17% à 83% quand la fréquence des rapports sexuels passe de moins de une fois par semaine à plus de 4 fois par semaine.
A) Ce qu'il faut savoir
La durée de vie moyenne de l’ovocyte étant de 24 heures et celle des spermatozoïdes de 3 jours, la période optimale, si l’on veut cibler les rapports sexuels, commence 5 jours avant la date d’ovulation et se termine 2 jours après celle-ci.
L’idéal pour optimiser les chances de fécondation et donc de grossesse est d’avoir des rapports sexuels réguliers (2 à 3 par semaine), car la mobilité des spermatozoïdes augmente avec le rythme des éjaculations et décroît suite à une abstinence supérieure à 5 jours. Il est donc inutile d’espacer vos rapports pour augmenter vos chances de tomber enceinte, et le rapport sexuel unique bien calculé au jour de l’ovulation est un mauvais plan !
Oubliez parfois un peu le calendrier, et continuez à faire l’amour autant que vous le voulez, pour le plaisir simplement ! (cf le chapitre “garder une vie sexuelle épanouie”)
B) Pour en finir avec les idées reçues
Que penser de tout ce que l’on entend dire sur les positions qui favorisent la conception ?
A priori, tous ces on-dit n’ont aucun fondement scientifique et tiennent plutôt de la croyance populaire. Chaque couple ayant ses propres habitudes ou préférences sexuelles, l’important quand le désir de faire un bébé existe est de faire l’amour régulièrement, tout simplement.
C) le sexe quotidien améliorerait la qualité du sperme
Faire l’amour ou éjaculer chaque jour pourrait améliorer la qualité du sperme et donc les chances de concevoir, selon une étude australienne réalisée par le Dr David Greening.
Cette étude a porté sur 118 hommes dont le sperme était de qualité inférieure à la moyenne ; la qualité du sperme a été évaluée par l’indice de fragmentation de l’ADN qui mesure la dégradation de l’ADN des spermatozoïdes. Alors que cet indice moyen était de 34% (ce qui correspond à une mauvaise qualité) après 3 jours d’abstinence, il tombait à 26% (qualité moyenne) après une semaine d’éjaculations quotidiennes. La mobilité des spermatozoïdes était aussi améliorée par cette éjaculation fréquente, même si le volume de sperme et sa concentration en spermatozoïdes étaient réduits.
L’éjaculation fréquente permettrait d’améliorer la qualité des spermatozoïdes, parce qu’elle diminue leur séjour dans les canaux des testicules, période pendant laquelle ils sont exposés à l’effet nocif de molécules oxydantes.
Le fait d’avoir des éjaculations quotidiennes pendant une semaine avant la date de l’ovulation pourrait donc pour certains hommes avoir un effet bénéfique sur la qualité de leur sperme. Un traitement simple qui pourrait aussi être adopté dans le cadre de la Procréation Médicalement Assistée (A.M.P) comme les Inséminations Artificielles (IAC) ou Fécondations In Vitro (FIV).
Ce “traitement” n’est cependant pas nécessaire pour tous les hommes et ne doit pas engendrer stress et culpabilité qui pourraient finalement être plus néfastes.
LES EFFETS DU STRESS SUR LA FERTILITÉ “Détendez-vous !!”, vous avez déjà entendu cela ?
Oui, mais il est très probable que ceux qui ont pu vous donner ce conseil n’aient pas eu à affronter de problème de fertilité.
Ce mot est aujourd’hui très connu, très vulgarisé, mais mal connu. En effet, le stress est quelque chose de nécessaire et de positif, l’aspect négatif est l’excès de stress.
La « fonction » stress est une fonction d’adaptation de notre organisation psycho-corporelle à toutes sollicitations. A chaque seconde, par l’intermédiaire de nos sens, de nos « capteurs » externes et internes nous recevons de nombreuses informations conscientes et inconscientes, chaque information est transmise à notre cerveau et une adaptation se met en place.
Par exemple la température baisse, les capteurs de ma peau reçoivent et transmettent l’information à mon cerveau qui traduit et propose une action corrective : froid = réaction me couvrir ou fermer la fenêtre ou monter le chauffage ...
Le stress est donc cette capacité d’adaptation permanente. Chacun de nous en fonction de son Etre, de son Histoire à une capacité personnelle unique à recevoir, traiter et « gérer » le stress. Cette capacité est comme un contenant immatériel. Imaginez une bouteille qui à une capacité de contenance de 1Litre et qui est déjà remplie aux ?, sans jamais être vidée, les sollicitations se rajoutent et vont très vite faire déborder la bouteille.
Ce débordement chez l’humain est psychosomatique. Troubles du sommeil, de l’humeur, de l’appétit, de la libido, fatigue, irritabilité, somatisation plus ou moins importante. Nous pouvons apprendre à être conscient de ce contenant que nous sommes et à gérer nos stress de façon à ne pas remplir la bouteille inutilement et à la vider régulièrement.
Une situation telle que le trouble de fertilité génère un stress important (annonce, forme, choix, décisions, deuils ...) et récurrent (traitements, attente, espoir, déception, attente ...). C’est une situation qui mobilise beaucoup de sentiments contradictoires et beaucoup d’émotions fortes et épuisantes (désir, peur, tristesse, colère, impuissance, injustice, frustration, refus, honte, culpabilité ...).
C’est aussi une situation qui demande souvent force, courage, volonté, endurance ... Il est donc utile de s’aider soi même, voir de se faire aider pour être soutenu et « vider » cette bouteille régulièrement.
Toute activité qui réhabilite le corps dans l’harmonie et le plaisir à tous les niveaux, qui libère les tensions psychocorporelles, émotionnelles peut vous aider. Ce peut être dans la vie de tous les jours, tout simplement le sport, les massages, chanter, danser, rire, voir des amis, prendre des vacances, aller dans la nature, se changer les idées ... mais aussi des activités de soutien, accompagnement par la parole, groupe de soutien, relaxation, sophrologie, méditation.
Certes les nuages sont là bien sombres mais le ciel bleu est aussi là juste derrière avec toutes les ressources qu’il recèle ... et vous pouvez vous faire aider. Il n’en reste pas moins qu’il est essentiel de contrôler votre stress, car ce dernier peut altérer la fertilité naturelle et diminuer le taux de succès des traitements.
Comment agit le stress ?
Le stress génère une augmentation des hormones de stress, dont le cortisol. Ces hormones agissent sur l’hypothalamus (voir le chapitre sur l’appareil génital féminin) en diminuant la sécrétion de Gonadolibérine ou GnRH (hormone qui agit sur l’hypophyse et stimule la sécrétion de FSH et LH). Cet effet peut provoquer chez la femme des troubles de l’ovulation, qui peuvent aller jusqu’à un arrêt des règles, et chez l’homme une altération du spermogramme (essentiellement une diminution de la quantité et du pourcentage de formes mobiles).
Le stress peut également avoir un effet sur la libido et d’autres pathologies comme l’endométriose.
Avoir la positive attitude rend plus fertile
Les cas de grossesses spontanées chez des femmes qui, après plusieurs échecs de FIV, ont décidé d’adopter est caractéristique de ce que les médecins et les psychiatres ou psychologues appellent “le lâcher prise”.
Pour étayer l’effet positif de la gestion du stress sur la fertilité, je vous citerais 3 études :
- une qui démontrait que la relaxation par les techniques d’hypnose améliorait les taux de réussite des FIV
- une réalisée chez des femmes stressées, présentant des taux de cortisol élevés et n’ayant plus leurs règles : la moitié des femmes ont été soumises à une “thérapie cognitive comportementale” axée sur une meilleure alimentation et des exercices physiques et une technique pour diminuer la tension mentale. 80% des femmes qui ont suivi cette thérapie se sont remises à ovuler contre 25% dans le groupe témoin.
- la dernière étude peut sembler plus saugrenue mais reste tout autant convaincante : elle concerne l’effet du rire sur la réussite de la FIV. Le groupe de femmes soumises à 15 minutes ... d’un numéro de clown a présenté un taux de grossesse double du groupe de celles qui n’ont pas eu la chance d’assister au spectacle !
Pour vous aider à gérer votre stress
Savoir se détendre, vous et votre conjoint est indispensable aussi bien pour vous aider à supporter les différents examens et traitements qui vous attendent, ne pas dériver vers un état dépressif, que pour augmenter vos chance de grossesse.
N’hésitez pas à vous reporter au chapitre “Gèrer le stress”, vous n’avez rien à perdre si ce n’est votre stress !!!!