LES INFECTIONS DE LA GROSSESSE
 
 


LA TOXOPLASMOSE
                     
La toxoplasmose est une maladie due à un parasite très répandu dans la nature, appelé toxoplasme, qui a la particularité de proliférer dans l'intestin du chat.

A) Comment peut-on se contaminer ?

Le chat s'infeste en mangeant des souris ou des oiseaux contaminés. Au cours de la digestion, les parasites vont pénétrer dans les cellules de son intestin grêle et s'y multiplier. Dans ses selles, le chat élimine le parasite sous forme d'œufs, qui vont mûrir dans le milieu extérieur. Les œufs sont très résistants (ils peuvent persister plus d'un an en milieu humide). Devenus infectants, s'ils sont ingérés par un chat, le cycle recommence. S'ils sont ingérés par un autre animal à sang chaud, ils passent la barrière intestinale et vont s'enkyster dans les tissus (muscles notamment). Les herbivores (moutons, porcs, bovins) qui broutent au ras du sol souillé par des déjections de chat sont les animaux les plus atteints. En France, 72% des moutons, 28% des porcs et 4% des bovins sont infectés. 

L'homme s'infecte donc en mangeant des légumes souillés, de la viande infectée mal cuite ou en ayant des parasites sur les doigts (après avoir manipulé de la viande crue, jardiné sans gants ou été en contact avec des excréments de chat). 

Actuellement, les méthodes de conservation de la viande ont fait diminuer le taux d'infestation dans la population générale, car la congélation tue le parasite. Les femmes enceintes non immunisées sont de ce fait de plus en plus nombreuses. 

 
B) Quels sont les moyens d'éviter la contamination ?

Dans la cuisine :
  • se laver les mains avant chaque préparation de repas
  • se laver les mains après avoir manipulé de la viande crus, les légumes, les fruits et les herbes souillés de terre.
  • laver, éplucher et rincer abondamment les fruits et légumes qui seront consommés crus, ainsi que les herbes aromatiques (mais pas besoin de le faire au vinaigre)
 
À table :
  • se laver les mains avant chaque repas
  • manger la viande bien cuite ou congelée, donc renoncer provisoirement à la viande saignante, aux steaks tartares, à la fondue bourguignonne, aux brochettes et tout autre mode de préparation ne saisissant la viande que superficiellement
  • la cuisson au micro-ondes est imparfaite pour assurer la destruction du parasite.
 
Au jardin :
  • Portez des gants et lavez vous bien les mains après.
 
Avec notre ami le chat :
  • Sachez que c’est surtout le jeune chat qui développe une toxoplasmose.
  • Il faut se laver soigneusement les mains après un contact avec un chat ou tout ce qui a pu être contaminé par ses excréments (litière). Faites nettoyer tous les jours par une autre personne avec de l’eau bouillante ou un désinfectant leur litière, car les œufs de toxoplasme ne sont infectants qu'après 3-4 jours). Si vous ne pouvez confier cette tâche, faites le avec des gants.
  • Eviter de donner de la viande crue à votre chat
  • Vous n'êtes pas forcément obligée de vous séparer de votre chat ; évitez simplement de l'embrasser et si vous le caressez, lavez vous les mains ensuite.
Pour savoir si le chat est susceptible de pouvoir contaminer son entourage, il convient d'effectuer chez celui-ci, d'une part une recherche d'anticorps (2 prises de sang à 15 jours d'intervalle), et d'autre part une recherche d'œufs dans les selles, deux fois à 8 jours d'intervalle.
 
 
C) Comment détecte-t-on la contamination?

La maladie est souvent asymptomatique

Dans la grande majorité des cas, la toxoplasmose est asymptomatique, d'où l'importance de la surveillance sérologique. Plus rarement , elle se manifeste par un syndrome grippal (fièvre, maux de tête, mal de gorge, douleurs musculaires) et la présence de ganglions au niveau du cou.


La surveillance sérologique

Quand l'organisme est en contact avec un microbe, il se défend en fabriquant 2 types d'anticorps : les IgM qui sont présents au début de la maladie et disparaissent en général ensuite, et les IgG qui restent présents à vie.

La sérologie de la Toxoplasmose fait partie des examens obligatoires en début de grossesse :
  • Si la sérologie est positive (présence d'IgG sans IgM), cela signifie que vous êtes immunisée avant la grossesse ; il n'y a aucun danger.
  • Si la sérologie est négative (absence d'IgG et d'IgM), cela signifie que vous n'avez jamais eu la toxoplasmose. Il faudra donc prendre des mesures de précaution et contrôler la sérologie tous les mois.
  • Si la sérologie est positive (présence d'IgG et d'IgM), cela peut signifier que vous avez contracté récemment la toxoplasmose ou qu'il s'agit d'une infection ancienne avec persistance d'IgM. Un contrôle de la sérologie ainsi que d'autres tests sanguins permettront de trancher entre ces 2 situations. S'il s'agit d'une séroconversion, ils permettront de la dater. En effet un séroconversion qui s'est produite avant le début de la grossesse ne présente pas de risque pour le bébé.
Les situations possibles sont les suivantes :
  • Si le test effectué le mois précédent était négatif, il s'agit d'une séroconversion à confirmer sans délai sur un nouveau prélèvement
  • En dehors de cette situation, un prélèvement doit être effectué trois semaines plus tard pour étudier l'évolution du taux des anticorps :
    • Taux stables : infection datant de plus de deux mois
    • Taux ascendants : infection datant de moins de deux mois
  • Les IgM sont fréquemment détectées en dehors des primo-infections récentes, en raison notamment de leur persistance ; les IgM toxoplasmiques sont en effet souvent détectées plus d'un an après la contamination.
  • En cas de difficulté de datation d'une infection, il est nécessaire de s'adresser à un laboratoire spécialisé qui effectuera des examens complémentaires.

C) Quels sont les risques pour le bébé ?

L'infection par le toxoplasme peut être responsable d'une atteinte cérébrale et occulaire chez le fœtus. Plus la séroconversion se produit tardivement dans la grossesse, plus le risque de transmettre le parasite à l'enfant est importante (environ 5% au 1er trimestre contre 30% au 2ème et 3ème trimestre), mais moins les lésions risquent d'être importantes.

En cas de contamination en cours de grossesse :
  • Ne vous affolez pas : dans plus de 70% des cas, la maladie ne passe pas chez le fœtus et la contamination de l'enfant n'entraîne pas forcément de lésions (seuls un quart des fœtus contaminés pendant la grossesse présentent des lésions).
  • Ne vous culpabilisez pas, vous n'avez pas choisi d'attraper la maladie. Cela se voit chez des femmes qui ont scrupuleusement observé les règles de prévention.
  • Evitez de trop en parler autour de vous ou de regarder Internet. Vous aurez souvent des informations erronées et faussement alarmistes. Votre médecin et votre biologiste sont là pour vous conseiller.

D) Que se passe-t-il en cas de séroconversion ?

Jusqu'à l'accouchement
  • Très vite, votre médecin vous prescrira un antibiotique (Rovamycine) destiné à éviter au maximum les risques de transmission de la maladie à votre enfant
  • Ensuite, en fonction de la date de contamination, on pratiquera ou non une amniocentèse. Cet examen est destiné à détecter la présence du parasite dans le liquide amniotique
  • Un échographie morphologique permettra de contrôler l'état du fœtus
  • La suite dépendra des résultats de ce bilan :
    • les résultats de l'amniocentèse sont négatifs, l'échographie de morphologie fœtale est normale : poursuivez la Rovamycine jusqu'à l'accouchement.
    • les résultats de l'amniocentèse sont positifs et l'échographie est normale : le bébé est contaminé mais ne présente pas d'anomalie. On vous donnera un antibiotique plus fort qui aidera le bébé à lutter contre l'infection et on surveillera de façon très régulière son développement. Tant que l'échographie est normale, il n'y a aucune raison d'envisager une interruption de grossesse.
    • l'amniocentèse est positive et l'échographie montre des anomalies au niveau du cerveau du bébé : cela arrive très rarement (moins de 1% des cas) ; on précisera alors les conséquences possibles de ces constatations et l'on envisagera,avec vous,la suite de la surveillance et de la grossesse.

A la naissance
  • Vous arrêtez de prendre les antibiotiques, ce n'est pas vous que l'on traitait mais votre bébé
  • Même si les examens faits pendant la grossesse ne montraient rien, votre bébé aura un bilan non traumatisant : échographie transfontanellaire, fond d'œil et prise de sang à 3 jours de vie :
    • si le bébé est contaminé, on lui prescrira un traitement pendant un an
    • si le bébé n'est pas contaminé, on le surveillera pendant la première année (sérologie). Passé ce délai, si les tests sont négatifs, on pourra être certain qu'il n'a pas été contaminé et on cessera toute surveillance
  • N'oubliez pas que dans ce cas, vous êtes immunisée et vous ne craignez plus d'être contaminée lors d'une prochaine grossesse
  • Si le bébé est contaminé, on surveillera ses yeux (examen du fond de l'œil jusqu'à la fin de son adolescence), car il pourra dans de rares cas développer des lésions de l'œil. Ces lésions sont la plupart du temps sans conséquences pour la vision. On n'a jamais observé d'enfants aveugles à cause de la toxoplasmose.

Pour plus d'informations, vous pouvez consulter le site suivant :
 

 

 


LA LISTÉRIOSE
                     
 
La listériose est due à une bactérie, Listeria monocytogenes, présente dans la terre, dans l'eau et sur les végétaux. Elle peut aussi se multiplier au niveau du tube digestif des porteurs sains. C'est un germe qui aime le froid et la température idéale pour sa prolifération est d'environ 4°C. L'homme attrape la listériose en mangeant un aliment contaminé.
Il s'agit d'une maladie habituellement peu grave pour l'homme sain ; par contre elle peut provoquer des atteintes sévères chez les personnes âgées ou les sujets dont les défenses immunitaires sont défaillantes. Chez la femme enceinte, la gravité de la maladie vient de la transmission de l'infection au fœtus.

Heureusement, ces complications peuvent être évitées grâce à un diagnostic précoce, car il existe des antibiotiques efficaces contre ce germe.

 
A) Comment prévenir la listériose ?
 
La prévention se fait à deux niveaux. Le premier niveau passe par un contrôle sanitaire plus stricte. Cela relève des pouvoirs publics. Le deuxième niveau est le respect des précautions d'hygiène dans la vie de tous les jours :
  • s’abstenir de consommer certains aliments crus comme le poisson fumé, surimi, tarama, coquillages ,
  • éviter le lait cru et les fromages au lait cru (les choisir pasteurisés, UHT, ou stérilisés) ,
  • ne pas consommer la croûte des fromages ,
  • éviter de consommer des graines germées crues comme le soja ,
  • bien laver les légumes crus et les herbes aromatiques ,
  • cuire les aliments crus d’origine animale (la viande hachée sera cuite à cœur)
  • éviter de consommer certains produits de charcuteries tels que rillettes, pâtés, foie gras, produits en gelée ,
  • acheter du jambon préemballé plutôt qu’à la coupe ,
  • conserver les aliments crus séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés ,
  • se laver les mains après avoir manipulé des aliments crus et nettoyer les ustensiles de cuisine utilisés ,
  • conserver les restes alimentaires et plats cuisinés à couvert et bien les réchauffer avant consommation immédiate ,
  • et penser à nettoyer votre réfrigérateur deux fois par mois, en le désinfectant ensuite avec de l’eau de javel et en rinçant.
 

B) Quels sont les symptômes qui peuvent évoauer la listériose ?

La listériose se manifeste par une forte poussée de fièvre (39 à 40°) associée à des maux de tête, des frissons, une diarrhée,  des douleurs abdominales, une inflammation de la gorge. Ces signes sont diversement associés. Parfois il n'existe que la fièvre et des douleurs abdominales modérées, qui peuvent faire penser à une gastro-entérite. 

Il est donc impératif de consulter votre médecin en cas de forte poussée de fièvre, même si la cause n'est pas forcément la listériose.


C) Comment fait-on le diagnostic ?

Une simple prise de sang permet de faire le  diagnostic. On peut soit rechercher directement le germe au microscope, soit procédé d'abord à une culture pour augmenter les chances de le dépister. Les résultats peuvent être obtenus au bout de 24 à 72 heures.


D) Quels sont les risques pour la femme enceinte et le fœtus ?

La listériose est une infection bénigne pour la maman. Le principal risque et pour l'enfant à naître avec un très fort taux d'accouchement prématuré, et de décès in utero. Les enfants qui survivent présentent souvent une hypotrophie importante.

 
E) Existe-t-il un traitement efficace ?

Plusieurs antibiotiques ont une bonne efficacité contre le germe, mais l'issue dépend de la rapidité avec laquelle le traitement est engagé. En général, on associe des antibiotiques pendant les premiers jours puis on poursuit un des deux pendant une vingtaine de jours.




LE CYTOMÉGALOVIRUS
                    
Le cytomégalovirus ou CMV est un virus assez répandu, car on estime qu'environ 60% de la population a déjà été contaminé. Cependant 50% des femmes, lors de leur première grossesse, ne sont pas immunisées contre le CMV.
Les manifestations de l'infection passent le plus souvent inaperçues. Toutefois, elle peut se traduire par un syndrome grippal avec fièvre, pharyngite, ganglions cervicaux, douleurs articulaires, maux de tête et fatigue.

 
A) Comment peut-on se contaminer ?

Le CMV est un virus assez fragile, qui se transmet par contact étroit, d'individu à individu ; il est présent dans les liquides physiologiques (salive, postillons, sécrétions du nez, urines, larmes, lait, sperme, sécrétions vaginales et sang).

Peu contagieux, il faut un contact répété avc le virus pour être infecté. C'est pourquoi la plupart des adultes contaminés le sont par le contact pratiquement permanent avec un enfant vivant en communaité. Les risques de contracter le virus sont ainsi beaucoup plus importantes pour les personnes travaillant en crèche ou en contact permanent avec des enfants, comme les assistantes maternelles, les puéricultrices ...
 
 
B) Quelles sont les précautions à prendre pour éviter la contamination ?

Elles se résument à des mesures d'hygiène, destinées à éviter le contact avec les sécrétions des jeunes enfants :
  • lavez vous les mains très souvent, après chaque change, et pendant la préparation et le rangement des repas. En effet, le virus ne résiste pas à tous les produits ménagers ou d'hygiènes classiques
  • ne donnez pas de baisers sur la bouche à vos enfants, éviter le contact avec les sécrétions nasales
  • ne partagez pas vos couverts avec vos enfants, évitez de mettre la cuillère de l'enfant dans votre bouche, ne sucez pas sa tétine, la tétine de son biberon, et évitez de terminer son assiette
  • évitez de prendre un bain avec vos enfants (contact possible avec les urines)
  • essayez de confier le nettoyage à grande eau du pot de votre enfant à une autre personne
  • prévoyez un linge de maison spécialement réservé à vos enfants
Ces mesures de précautions doivent s'appliquer à toutes les femmes enceintes, en effet ce sont surtout les femmes non immunisées qui risquent de contracter le virus, mais les femmes immunisées ne sont pas à l'abris d'une re-contamination.

Et ces précautions valent pour toute la famille, y compris monsieur qui, s'il attrape le CMV, peut vous le transmettre lors d'un calin !

 
C) Quels sont les risques pour le fœtus ?

Si la future maman est immunisée, Il y a une possibilité qu'elle se réinfecte mais, dans ce cas, il y a peu de risque que le bébé soit contaminé.

Si la femme enceinte contracte le virus pour la première fois pendant la grossesse, l'infection peut s'avérer dangereuse pour son bébé. Mais rassurez-vous, si vous contractez le cytomégalovirus, votre petit ne sera pas forcément atteint à son tour. Dans 40% des cas seulement, le fœtus sera touché. Ce risque est moindre au début de la grossesse, et augmente plus la grossesse avance.

Et tous les bébés ne sont pas égaux devant l'infection. Retards intellectuels et moteurs, séquelles sensorielles (visuelles et auditives) : les conséquences du CMV varient d'une famille à l'autre. Une chose est sûre : plus infection a lieu tôt durant la grossesse, plus ces séquelles sont potentiellement graves. À noter également, les séquelles du CMV ne se manifestent pas toujours immédiatement. Certaines anomalies, comme la surdité, peuvent se développer à plus ou moins long terme.

 
D) Pourquoi ne dépiste-t-on pas systématiquement le CMV ?

Faute de symptômes, l'affection peut passer inaperçue. Mais alors comment savoir si on a déjà été infectée ? Difficile. L'infection au CMV ne fait pas l'objet d'un dépistage systématique, ni pour la population générale, mais pour les populations à risque (personnel féminin de crèche en âge  avoir des enfants ...). 

L'idéal est de dépister les patientes séronégatives avant leur grossesse, afin de leur conseiller les mesures de prévention adéquates. 

Aujourd'hui, l'infection à CMV peut-être détectée grâce à un test sanguin qui mesure le taux d'anticorps anti–CMV dans le sang maternel. Mais ce test ne permet pas de déterminer précisément à la tête de l'affection. Impossible donc, en cas de résultat positif, de différencier une infection ancienne (sans risques particuliers) d'une primo-infection, dangereuse pour le fœtus si la femme est enceinte.

C'est pourquoi dans ses recommandations de 2004, La Haute Autorité de Santé a tranché en faveur d'une information aux femmes enceintes, et non d'un dépistage systématique..

 
E) Que faire en cas d'infection ?

Votre médecin peut être amené à rechercher une infection à CMV, en raison d'une fièvre ou une grosse fatigue, lorsqu'il y a une infection à CMV dans l'entourage ou lorsqu'il observe des anomalies échographistes. 

Si la prise de sang montre une infection CMV récente, une amniocentèse peut être réalisée. S'il n'y a pas de CMV dans le liquide amniotique, la maman peut être rassurée. Si le virus est détecté, elle sera étroitement suivie par une équipe de médecine fœtale. Des échographies mensuelles seront alors réalisées pour détecter d'éventuelles anomalies cérébrales. En l'absence d'anomalies, la grossesse se poursuit normalement. Dans le cas contraire, une interruption médicale de grossesse peut être envisagé, la décision revenant évidemment aux parents.




 

LA VARICELLE
                     
 
La varicelle est avant tout une maladie infantile. Elle est très répandue, ce qui explique que 95% de la population à l'âge adulte soit immunisée.

Si vous ne vous rappelez pas avoir eu la varicelle enfant, ou même si vous êtes sûre de ne pas l'avoir contractée, vous pouvez , par une simple prise de sang, savoir si vous êtes immunisée.
En effet de nombreux adultes ont fait dans leur enfance une varicelle très peu symptomatique qui est passée inaperçue ; ils sont néanmoins tout aussi protégés.

En revanche le zona, qui est une infection secondaire par le même virus mais localisée, ne représente aucun risque pour le foetus.

 
A) Quelles mesures de précautions si vous n'êtes pas immunisée ?

Il faut éviter de fréquenter les endroits où les enfants sont les plus nombreux (crèches, écoles  maternelles et primaires ...) et idéalement les enfants de vos amis qui n'ont pas eu la varicelle. L'éviction des petits malades n'est en effet pas suffisante, car les enfants sont contagieux deux jours avant l'apparition des premiers boutons. A noter que la période d'incubation, c'est-à-dire la durée entre l'exposition et le début de la maladie, est de 14 jours.
 

B) Quels sont les risques pour la maman ?
 
Contracter la varicelle pendant la grossesse peut s’avérer très dangereux pour la maman. En effet, alors que la varicelle est généralement bénigne chez l’enfant, elle peut provoquer chez l’adulte de forts troubles pulmonaires tels que la pneumonie, ou une surinfection bactérienne. En cas de contagion, il vous faudra être très vigilante et surveillez de près l’état de vos poumons. Elle fait également courir un risque de méningite ou d'encéphalite. 


C) Quels sont les risques pour le fœtus ?

Le risque principal pour votre enfant est la transmission materno-foetale du virus. Le début et la fin de grossesse sont les périodes les plus dangereuses. Entre ces deux périodes, cette maladie est anodine pour le bébé.

En début de grossesse (entre la 8ème et la 24ème semaine d'aménorrhée), le risque est la varicelle congénitale : Avant 24 semaines d'aménorrhée, le risque de contamination du foetus est estimé à 8 %, et dans 2 % des cas, cette contagion donne lieu à une varicelle congénitale également appelée varicelle foetale. Si les risques sont faibles, ils sont graves : malformations, anomalies cutanées (cicatrices), lésions neurologiques (microcéphalie, hydrocéphalie…), problèmes de développement musculaires ou squelettiques, lésions ophtalmiques ou encore retard de croissance intra-utérin.

Au voisinage de l'accouchement, le risque est la varicelle néonatale : si la maman présente une éruption entre le 5ème jour avant l'accouchement et le 2ème jour du post-partum, le bébé peut être contaminé, avec un risque important d’infection pulmonaire, de méningite, d’éruption cutanée ou encore d’encéphalite.

 
D) Que se passe-t-il en cas de varicelle maternelle ?

Les médicaments antiviraux ne seront prescrits que dans les situations sévères pour la mère, car ils ne sont pas sans risque pour le foetus.

Si la varicelle se déclara avant 24 semaines d'aménorrhée, une surveillance échographique mensuelle sera proposée avec éventuellement une IRM fœtale à 32 semaines d'aménorrhée. En cas de signes évocateurs, une amniocentèse permettra de détecter la contamination de l'enfant ce qui pourra conduire, exceptionnellement, à une interruption de la grossesse.

Si la future maman contracte la varicelle au voisinage de l'accouchement, les médecins feront leur possible pour essayer de retarder le début du travail, à l'aide de médicaments.
 
 


LA RUBÉOLE
                     
 
La rubéole est due à un virus très contagieux, qui se transmet par voie aérienne. Si la maladie est bénigne en dehors de la grossesse, elle provoque encore tous les ans des malformations graves. Malgré la politique de vaccination, il a été noté une recrudescence de la maladie depuis quelques années.
On estime à environ 10% le nombre de femmes enceintes non immunisées. Même si ces cas de malformations sont rares (1 à 4 cas pour 10 000 naissances), on ne peut que les regretter dans la mesure où il existe un moyen de prévention efficace. C'est la vaccination. En dehors de la prévention, il n'existe aucun traitement efficace contre la rubéole congénitale. 

 
A) Comment peut-on se contaminer ?
 
Dans le bilan de préparation de la grossesse, votre médecin vérifie systématiquement votre statut vaccinal et vous propose une vaccination ou une revaccination si nécessaire. Si ce bilan n'a pu être réalisé et que la consultation a lieu au début de la grossesse une sérologie sera faite pour s'assurer que l'immunité est suffisante. 

En cas d'absence d'immunité, le femme est exposée au risque de contracter la rubéole avec le risque de transmettre l'infection au fœtus. La vaccination est alors contre-indiqué (car le vaccin est fait à partir de virus vivants rendus moins actifs), la seule prévention est alors l'éviction des personnes ayant la rubéole et ceci pendant toute la durée de la grossesse. Cette vaccination ne sera de nouveau possible qu'après l'accouchement.

Il est à noter que l'éviction peut être difficile en raison du caractère parfois peu spécifique des symptômes de la rubéole : fièvre modérée, inflammation pharyngée, douleurs articulaires modérées, éruption cutanée. De plus la contagiosité existe bien avant le diagnostic qui se fait souvent au moment de l'éruption cutanée. 


B) Quelles sont les risques pour le fœtus ?
 
Les conséquences de la rubéole sur le foetus dépendent du stade de la grossesse. Pendant le premier trimestre, la contamination fœtale est quasi-systématique et entraîne des risques importants de fausse couche ou de malformations. Le maximum de gravité se situe entre 8 et 11 semaines d'aménorrhée (SA), avec atteintes cardiaques, oculaires (essentiellement cataracte), de l'oreille interne et cérébrales (microcéphalie ou petite tête, retard mental). Après 12 SA, l'atteinte ne se produit plus que dans 35% des cas et est essentiellement auditive (surdité). Après 16 SA, le virus de la rubéole peut entraîner un retard de croissance intra-utérin, avec atteintes viscérales mais pas de malformations. Au-delà de 18 SA, les risques de malformation semblent quasi nuls.
 

C) Comment se fait la surveillance sérologique ?

La prise de sang permet de doser deux types d'anticorps : les IgG, permettent de voir s'il y a une immunisation liée à une infection ancienne ou à une vaccination, et les IgM, présents s'il y a  une infection récente.
 
En l'absence d'IgG, il est fortement recommandé de répéter systématiquement l'examen au cours des 4 premiers mois de la grossesse. Il faut éviter tout risque de contamination surtout pendant les 4 premiers mois : attention si vous fréquentez des crèches, écoles maternelles, il faut éviter le contact avec des enfants rubéoleux. Une personne qui a la rubéole est contagieuse 8 jours avant l'éruption et 10 jours après le début de celle-ci.
 
En cas de séroconversion (apparition des anticorps), il faut contrôler la primo-infection rubéolique par la recherche d'IgM. En effet, il est possible que, dans le premier sérum testé, des anticorps soient présents à un taux inférieur au seuil de la technique utilisée. Dans ces conditions, une apparente séroconversion ne reflète en fait qu'une augmentation du taux des anticorps pouvant correspondre à une réinfection dont les risques pour le foetus sont quasi nuls.

L'interprétation d'un taux stable d'anticorps doit être faite avec la plus grande prudence et reposer essentiellement sur l'interrogatoire effectué par le clinicien auprès de sa patiente : souvenir de vaccination, de contage (contact avec une personne contagieuse), signes cliniques évocateurs, sérologie antérieure.
L'augmentation des anticorps d'un examen sur l'autre reflète soit une primo-infection, soit une réinfection, soit encore une stimulation polyclonale du système immunitaire. Là encore, seule la recherche d'IgM spécifiques permettra d'interpréter les résultats. En cas de difficulté d'interprétation, il est nécessaire d'envoyer les prélèvements dans des laboratoires spécialisés qui effectueront des tests complémentaires.

En cas de primo-infection, le risque fœtal doit être évalué en fonction du terme de la grossesse au moment de la primo-infection. Une discussion collégiale avec une équipe spécialisée est nécessaire afin de décider de la conduite à tenir. En raison de la fréquence et de la gravité des complications chez le fœtus, un avortement thérapeutique peut être proposé si la rubéole a été contractée dans les douze premières semaines de la grossesse. Un diagnostic prénatal d'atteinte fœtale par recherche spécifique d'IgM sur sang de cordon à partir de 22 SA peut également être envisagé si la rubéole maternelle a eu lieu avant la 19ème SA.
 
Si vous traversez votre grossesse sans être immunisée contre la rubéole, il est impératif que vous vous fassiez vacciner après votre accouchement, si possible avant votre sortie de la maternité. Le vaccin n'est pas contre-indiqué pendant l'allaitement. 
 
 


LES INFECTIONS URINAIRES
                     
 
La grossesse est un facteur favorisant pour les infections urinaires, parce que les voies urinaires sont rendues plus "paresseuses",  entre autre par l'augmentation de la grogestérone. La vessie a tendance à moins bien se vider.
Pendant la grossesse, les infections urinaires peuvent, bien entendu se manifester par les signes habituels (besoin fréquent d'uriner, quelques gouttes seulement, brûlures en fin de miction ...), mais peuvent également, parfois, ne donner que très peu de symptomes (vague pesanteur pelvienne ...).

Il ne faut pas hésiter à consulter devant l'apparition de ces signes car une infection urinaire, pendant la grossesse, peut parfois entraîner une atteinte rénale (pyélonéphrite) ou un accouchement prématuré.

La prévention repose essentiellement sur une bonne hygiène de vie :
  • buvez beaucoup (un litre et demi d'eau plate par jour, complété éventuellement par des tisanes, du lait, des jus de fruits frais sans sucre, du bouillon de légumes ...) et urinez souvent
  • évitez d'agresser la protection vulvaire naturelle par des produits agressifs (gels douche, bains moussants, produits parfumés...)
  • utilisez un savon doux pour la toilette, rincez bien
  • préférez les sous-vêtements en coton aux synthétiques
  • urinez après chaque rapport sexuel...
La prise de phytothérapie (Canneberge) peut avoir également un effet préventif. Ce produit agit en évitant l'adhésion des bactéries à la paroi de la vessie.
 
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