LE BILAN CHEZ LA FEMME (suite)

 
 
 
 

V – L'ÉCHOGRAPHIE PELVIENNE

C’est l’examen de base et il sera le plus souvent réalisé dès votre première visite. Il est effectué par voie vaginale, permettant ainsi d’approcher les organes à explorer de plus près et donc de mieux les visualiser. Il n’est dans ce cas pas nécessaire d’avoir la vessie pleine.

Elle permet d’analyser :
 

A) L'utérus

L’échographie dépiste les fibromes ou myomes et apprécie leur volume et leur localisation (en particulier par rapport à la cavité utérine).

Elle recherche des lésions d’adénomyose. Elle dépiste les polypes utérins : ces petites lésions hyperéchogènes, intracavitaires seront mieux visualisées en première partie de cycle. Les malformations utérines (utérus cloisonné ou bicorne) seront au mieux analysées en échographie 3D.
 

                     

 

B) Les trompes

Elles ne sont normalement pas visualisées, sauf si elles sont pathologiquement dilatées (hydrosalpinx). L’échographie dépiste les kystes para-ovariens ou para-tubaires qui n’ont en général pas d’impact sur la fertilité.

 

 
 

C) Les ovaires

L’échographie dépiste les kystes ovariens et renseigne sur leur taille et le plus souvent leur nature, en fonction de leur aspect échographique (kyste endométriosique ou endométriome, kyste dermoïde, kyste liquidien fonctionnel ou non).

Elle apprécie la réserve ovarienne par le comptage des petits follicules (entre 2 et 6 mm) visibles sur chaque ovaire. Le nombre total (ou compte des follicules antraux) doit être compris entre 10 et 20. S’il y en a plus, il faudra suspecter un syndrome des ovaires micropolykystiques, s’il y en a moins, on pensera à une insuffisance ovarienne.

L’échographie renseigne également sur le fonctionnement de l’ovaire : en fonction de la période du cycle, elle peut montrer un follicule recruté ou prêt à ovuler, ou un corps jaune. L’absence de l’un comme de l’autre, sauf en tout début de cycle, traduit un trouble de l’ovulation.
 




 



 
compte folliculaire normal ovaire micropolykystique
 

D) L'endomètre

L’échographie apprécie la qualité de la muqueuse utérine et donc sa capacité à accueillir un embryon.

La qualité de l’endomètre peut être évaluée au cours d’une échographie classique, en observant son aspect (linéaire en début de cycle, en triple feuillet ou grain de café avant l’ovulation et hyperéchogène en 2ème partie de cycle) et en mesurant son épaisseur (un endomètre trop fin diminue les chances d’implantation).

La qualité de l’endomètre peut également être évaluée par le doppler, technique qui permet d’apprécier l’irrigation vasculaire de l’utérus, en étudiant les flux sanguins des artères utérines.

 



 



 
 
 


 

VI – LE TEST POST-COÏTAL (TPC)
 

Le test post-coïtal consiste à rechercher des spermatozoïdes mobiles dans un prélèvement de glaire cervicale, réalisé en génral 6 à 12 heures après un rapport sexuel non protègé, ayant lieu pendant la période ovulatoire.
 

A) Réalisation de l'examen

Le prélèvement est effectué au niveau du col de l’utérus. Il s’agit donc d’un prélèvement indolore, semblable à celui réalisé pour un frottis vaginal. La glaire cervicale étant de qualité optimale en période périovulatoire, il faut réaliser le prélèvement généralement entre le 12ème et le 14ème jour du cycle. Si vos cycles sont réguliers mais ne font pas 28 jours, la date du prélèvement sera modifiée et vous sera indiquée ; si vos cycles sont irréguliers, l’examen sera programmé durant un cycle monitoré (c’est-à-dire dont la date de l’ovulation est calculée par l’échographie).

Pour que l’examen soit interprétable, vous ne devez pas faire de toilette vaginale (donc pas de bain) mais vous pouvez prendre une douche ou faire une toilette vulvaire.
 

B) Examen de la glaire cervicale


Après avoir réalisé le prélèvement, le biologiste évalue la qualité de la glaire cervicale en appréciant 4 paramètres, chacun côté de 0 à 3 :
  • la quantité de glaire cervicale
  • la qualité de la filance : la capacité de la glaire cervicale à être étirée en longs filaments élastiques
  • le degré d’ouverture du col
  • la cristallisation en feuille de fougère : aspect de la glaire examinée sur une lamelle au microscope
  • la clarté de la glaire, plutôt que la présence de débris cellulaires ou de leucocytes.



glaire cervicale de bonne qualité

L’ensemble de ces paramètres permet de calculer le score d’Insler, qui peut aller de 0 à 12. La glaire cervicale est de bonne qualité si le score est supérieur ou égal à 8.

Différents paramètres peuvent expliquer la mauvaise qualité de la glaire cervicale :

  • le premier et le plus fréquent est un examen réalisé au mauvais moment du cycle et le plus souvent trop tôt, avant l’ovulation.
  • il peut exister un trouble de l’ovulation avec une sécrétion inappropriée d’estrogène
  • sous Clomid, une glaire de mauvaise qualité est un effet secondaire liée à l’action antioestrogénique du médicament et impose de changer de traitement
  • une infection peut altérer la glaire cervicale et dans ce cas un traitement par ovule corrigera le problème.
  • enfin il peut s’agir d’un défaut de sécrétion du col lui-même, le plus souvent secondaire à une chirugie cervicale (conisation).
 

C) Le test de Hühner

Après avoir analysé la glaire cervicale, le biologiste recherche la présence de spermatozoïdes et étudie leur mobilité. Le résultat est satisfaisant lorsque 10 spermatozoïdes mobiles au moins sont observés au microscope, au grossissement 400. L’absence de spermatozoïde peut traduire un rapport sans éjaculation, une éjaculation rétrograde (vers la vessie) ou une azoospermie (absence de spermatozoïde dans le sperme).

La mobilité des spermatozoïdes ne peut être interprétée que si la glaire cervicale est de bonne qualité. Dans le cas contraire, c’est pour eux comme “nager dans la glu !” Si les spermatozoïdes sont peu mobiles ou immobiles dans une glaire cervicale de bonne qualité, il faudra rechercher au spermogramme une asthénospermie (diminution de la mobilité des spermatozoïdes) ou la présence d’anticorps antispermatozoïdes.

En tout état de cause, le test post-coïtal ne dispense pas du spermogramme.
 

 

VII – L'HYSTÉROSALPINGOGRAPHIE (HSG) 
 

 

L’hystérosalpingographie est un examen radiologique de l’appareil génital interne de la femme qui consiste à injecter dans la cavité utérine, par le vagin, un liquide iodé, opaque aux rayons X. Son intérêt dans le bilan d’infertilité est capital car il permet l’exploration de l’utérus, mais surtout des trompes.
 

Deux contre-indications absolues :

  • L’infection génitale : il existe dans ce cas, un risque de flambeé infectieuse. Lors d’un antécédent d’infection génitale pour certains, ou systématiquement pour d’autres, une antibioprophylaxie sera proposée (un traitement préventif à base d’antibiotiques).
  • La grossesse : l’hystérosalpingographie sera effectuée après les règles et dans les 10 premiers jours du cycle, pour éviter l’irradiation d’une grossesse débutante. Un test de grossesse négatif est parfois demandé.

L’intolérance à l’iode n’empêche pas l’examen mais impose une pré-médication. Les réactions sont rares car le produit est injecté par voie cervicale et non par voie intra-veineuse.

 

A) Déroulement de l'examen

La patiente est installée sur une table gynécologique ; on introduit, après avoir mis en place un spéculum, un petit tube souple dans l’utérus, de façon à injecter le produit iodé radio-opaque.

Plusieurs clichés radiologiques sont effectués, de manière à suivre la progression du produit de contraste, d’abord dans l’utérus, puis dans les trompes et enfin dans la cavité péritonéale.

L’examen dure en moyenne 30 minutes. Les résultats sont donnés en général quelques jours après mais le médecin peut, dès la fin de l’examen, donner un premier commentaire sur ce qu’il a constaté. Au total, 6 clichés sont pris en routine, mais ils peuvent être complétés par d’autres incidences en cas de besoin.


Ces 6 clichés sont :

  • Pelvis de face sans préparation : il permet la recherche de calcifications (fibrome calcifié ou kyste dermoïde) ou de corps étrangers (clips tubaires)
  • Remplissage en couche mince : il dessine le relief muqueux et cerne les anomalies des parois utérines, comme un polype, une synéchie ou un fibrome sous-muqueux.
  • Réplétion de face : la cavité utérine est distendue ; on injecte les trompes et on visualise le passage péritonéal.
  • Réplétion de profil : il permet de visualiser la position du col et du corps utérin (antéversion, rétroversion utérine).
  • Evacuation précoce : il permet l’analyse du canal cervico-isthmique, c’est-à-dire la jonction entre l’utérus et le col ainsi que le col lui-même.
  • Evacuation tardive : si les trompes sont normales, elles ne doivent plus être visibles sur ce cliché. Si le produit de contraste persiste au niveau des trompes, il existe alors une anomalie pavillonnaire telle un phimosis (accollement des franges de la trompe gênant le passage vers la cavité péritonéale).
 

hystérosalpingographie normale

 

B) L'examen est-il douloureux ?

L’introduction de la sonde est le moment le plus désagréable mais il ne dure que quelques secondes. L’injection du produit de contraste peut être responsable de douleurs identiques à celles des règles. Elles sont passagères et pour les prévenir des antispasmodiques (comme le Spasfon) vous seront prescrits. La lenteur d’injection du produit de contraste et surtout la douceur de l’opérateur sont comme pour tout examen déterminant !

 

C) Qu'apporte l'hystérosalpingographie ?

Elle va permettre de dépister certaines anomalies utérines ou tubaires :

  • Malformations utérines (utérus bicorne ou cloisonné) 
  • Présence de polype, de synéchie ou de fibrome
  • Obstruction des trompes et l’endroit de celle-ci (près de l’utérus ou au niveau des pavillons)

Elle va également détecter des dysfonctionnements ou des anomalies tubaires susceptibles d’entraîner une infertilité totale ou partielle comme un retard à l’opacification tubaire, une évacuation tardive ou faible du produit de contraste vers la cavité péritonéale, une position anormale des trompes, parfois liée à des adhérences.

 

D) Les limites de l'hystérosalpingographie

Même si l’hystérosalpingographie est un examen clé dans le bilan de l’infertilité, elle est parfois faussement normale ou faussement pathologique, ainsi : 

  • il arrive qu’un spasme tubaire donne une image qui ne peut être distinguée d’une obstruction réelle.
  • elle ne permet pas de visualiser les lésions du pelvis comme les adhérences ou l’endométriose.
  • elle ne montre que le côté “tuyau” des trompes alors qu’il ne faut pas oublier que la trompe est un organe doué d’une fonctionnalité avec en particulier des contractions de sa paroi et la présence de cils vibratiles au niveau de sa muqueuse.
 

 
 


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